Troubles parades
En Irlande du Nord, le 12 juillet marque la victoire du roi protestant, Guillaume III d’Orange, sur le roi catholique Jacques II à la bataille de la Boyne en 1690. Un évènement fêté chaque année par des marches par les loges de l’Ordre d’Orange, une société fraternelle protestante créée en 1795 et liée aux loyalistes, fidèles à la couronne britannique.
Depuis la partition de l’Irlande, les marches orangistes ont disparu dans la très catholique République d’Irlande. Sauf dans la cité balnéaire de Rossnowlagh, dans le comté du Donegal, proche de la frontière nord-irlandaise. Seul endroit dans toute la république où se tient une Boyne parade.
Depuis plus de deux siècles, la Boyne Parade a été un instrument important d’enjeu et d’exacerbation des tensions politiques en Irlande. Tout au long de son histoire, surtout dans les moments de crise et de mutation politique, les parades et les controverses à propos de leur autorisation ont marqué l’Ordre d’Orange, déterminant ses relations tant avec les groupes nationalistes qu’avec les divers gouvernements britanniques. Ces conflits ont également joué un rôle crucial dans la construction d’une identité protestante opposée au catholicisme et au nationalisme.
Depuis les accords de paix en 1998 et derrière leur façade de musique et d’apparat, l’Ordre d’Orange soutient que que les parades sont désormais plus l’expression d’une identité culturelle que d’une identité politique.
Mais depuis les émeutes anti-migrants ayant secouées l’Irlande en août 2024, loyalistes protestants, opposés à toute politique migratoire, et catholiques nord-irlandais plutôt favorables s’affrontent sur la question des migrants. Les parades risquent de devenir l’expression de ce regain de tension.