Opération or sale
Le 19 février 2019, le gouvernement péruvien déclenchait l’opération « Mercurio 2019 », la plus vaste opération militaire et policière de démantèlement des mines d’or illégales, qui ravagent sur des centaines de km2 la région de Madre de Dios, au coeur de l’Amazonie péruvienne. Depuis 1985, une véritable fièvre de l’or s’est emparée de cette région dont les nombreuses rivières et les sous-sols sableux et argileux recèlent en abondance le précieux métal. Un endroit en particulier, La Pampa. Une zone de non-droit, contrôlée par une mafia locale, où vivaient dans des conditions très précaires près de 25 000 personnes, des mineurs et leur famille. L’extraction illégale d’or à La Pampa a atteint son plus haut niveau au cours des dix dernières années.
Au lendemain de l’opération Mercurio 2019, les militaires ont découvert près de 920 km2 de forêt entièrement détruite et contaminée au mercure, un toxique utilisé par les mineurs pour extraire le métal. Chaque année, 185 tonnes de mercure ont été relâchés dans la région, soit 60% du mercure circulant au Pérou. Du mercure détruisant toute végétation et contaminant insidieusement les rivières, les poissons et les persones qui les consomment. Depuis l’opération de nettoyage, des militaires et des policiers contrôlent la zone en permanence. Notamment des Marines, patrouillant sur terre et sur les rivières à la recherche d’éventuelles exploitations illégales pour les détruire et empêcher tout retour des mineurs. Mais une mission encore plus importante les attend : participer à la reforestation des zones dévastées aux côtés des rangers de la réserve nationale de Tambopata, l’une des plus riches au monde en biodiversité où les mineurs se sont aussi aventurés. Une mission de grande envergure nécessitant d’impliquer les rares communautés restées sur place, même si certaines ont elles-mêmes oeuvrer à cette destruction.
Reportage avec l’une de ces troupes de Marines dans la zone dévastée de La Pampa.